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Peur de l’abandon et dépendance affective

Le chat et la souris

Bien que nous portions tous en nous des blessures à des degrés différents, deux peurs/blessures s’activent dans beaucoup de relations, surtout lorsqu’il y a des sentiments amoureux et un attachement profond : l’abandon et la trahison. Ces blessures poussent soit à réagir dans le combat (coller et contrôler l’autre), soit dans la fuite (mettre de la distance).

L’un a tendance à renforcer le lien tandis que l’autre crée de la distance : « Fuis-moi, je te suis, suis-moi, je te fuis. » Ces deux fonctionnements sont complémentaires et s’alimentent mutuellement. Ce schéma relationnel, que l’on peut appeler « le chat et la souris », est très fréquent, notamment dans le couple.

Les prestations de psychologie que je propose près d’Aizenay en Vendée, ou par visio, peuvent vous accompagner dans ce cheminement intérieur.

Les fonctionnements du chat et de la souris

→ Le chat = Dépendance

Le chat porte en lui la peur de l’abandon, du manque d’attention, d’affection et de considération. Il a intégré la croyance que les autres peuvent être disponibles, mais seulement de manière intermittente, et que la relation doit être constamment réaffirmée.

Il réagit par la dépendance affective, en s’accrochant, en contrôlant, en nourrissant des attentes et des exigences, en faisant des reproches ou des menaces. C’est un attachement anxieux et dépendant.

Pour évoluer, il doit :

  • Apaiser sa peur/blessure d’abandon et de trahison, et transformer ses croyances limitantes liées à cette blessure.
  • Développer son autonomie affective : mobiliser diverses ressources pour combler son besoin d’affection et de sécurité sans dépendre de l’autre.
  • Comprendre que les choix de l’autre ne sont pas dirigés contre lui, mais alignés sur ses besoins.
  • Apprendre à respecter les limites de l’autre.

→ La souris = Distance

La souris porte en elle la peur de l’étouffement, de l’envahissement, du blocage, de l’enfermement.

Elle réagit par la distance affective et le désengagement, en cherchant l’indépendance et de l’espace, et en évitant de trop s’attacher.

Pour évoluer, elle doit :

  • Apaiser sa peur d’être étouffé et emprisonné, et transformer ses croyances limitantes liées à cette blessure.
  • Peur de l’abandon et dépendance affective
  • Trouver un équilibre entre indépendance et engagement.
  • Comprendre que s’attacher ne signifie pas s’enfermer ou s’empêcher.
  • Comprendre que s’attacher ne signifie pas s’enfermer ou s’empêcher.
  • Apprendre à exprimer clairement ses besoins et limites, et à les faire respecter.

*Remarque : La peur d’être étouffé peut en réalité camoufler une peur plus profonde : celle de s’attacher et d’être abandonné. Ce sentiment d’étouffement peut être si intense qu’il masque totalement la peur de l’abandon, la rendant silencieuse pendant des années. Pourtant, il suffit d’un changement (comme l’éloignement soudain de celui qui était jusque-là collant et dépendant) pour que cette blessure refasse surface.

Les deux positions peuvent ainsi cacher la même peur/blessure profonde qu’est l’abandon. Le chat lutte contre cette peur en cherchant à renforcer le lien : « Pour ne pas être abandonné, je dois resserrer le lien, garder l’autre sous contrôle et m’assurer qu’il ne m’échappe pas. » La souris la fuit en évitant l’attachement : « Si je ne m’attache pas et ne m’engage pas, je ne risque pas d’abandonner ni d’être abandonné. »

Le cercle vicieux

Plus le chat s’accroche, plus la souris fuit. Plus la souris fuit, plus le chat s’accroche. Les deux fonctionnements agissent en miroir, ce qui les attire et les alimente mutuellement. Celui qui s’attache excessivement pousse l’autre à se détacher, et inversement.

Schéma illustrant les cercles vicieux entre dépendance affective et distance affective

Les rôles peuvent s’inverser : vous changez de stratégie/mécanisme de défense en glissant dans la réaction opposée, comme pour compenser et rétablir une forme d’équilibre :

  • L’attachement anxieux/dépendant peut glisser vers l’évitement, par lassitude de courir après l’autre et d’être frustré.
  • L’attachement évitant peut basculer dans la dépendance si l’éloignement inhabituel de l’autre ravive une blessure d’abandon jusqu’alors camouflée.

Vous pouvez ainsi être parfois dans une réaction et parfois dans l’autre extrême, selon les relations et périodes de vie, et en miroir/complémentarité de l’autre. Ainsi, la dépendance peut laisser place à l’hyper-indépendance (évitement, distance) et vice-versa, créant un cycle sans fin… à moins de désamorcer ces schémas et de cheminer vers une guérison.

Comment sortir de cette dynamique ?

Le chat et la souris doivent apprendre à passer d’un amour possessif, contrôlant et enfermant à un amour libérateur, respectueux des besoins de chacun.

→ (Re)prenez votre pouvoir : assumer pleinement et uniquement votre responsabilité

Chacun doit avancer sur son propre chemin, sans chercher à changer l’autre. On ne peut pas guérir l’autre, mais la relation peut être un terrain propice à la réparation, à condition que les deux partenaires choisissent de grandir ensemble, en se donnant mutuellement l’espace nécessaire pour dépasser leurs peurs et évoluer.

Vous ne pouvez agir que sur vous-même, en passant du « tu » accusateur au « je » responsabilisant. Comme nous fonctionnons en miroir et en complémentarité, en évoluant, vous influencez naturellement l’évolution de l’autre.

Pour le chat (dépendance) :

  • « Tu m’abandonnes. » → « Je m’abandonne en vivant à travers toi et en attendant que tu combles mes manques au lieu de m’occuper de moi. »
  • « Tu ne me considères pas. » → « Je ne me considère pas, car en laissant mon pouvoir entre tes mains, je néglige mes propres besoins. »
  • « Tu ne fais jamais de moi une priorité. » → « Je me fais passer au second plan en restant dans l’attente. »

Pour la souris (évitement) :

  • « Tu me mets la pression avec tes attentes, tes reproches et tes menaces. » → « Je me mets la pression en acceptant et en me soumettant à ces attentes plutôt que de poser mes limites clairement. »
  • « Tu me bloques, me limites et m’enfermes. » → « Je m’enferme moi-même en m’empêchant de vivre ce que je ressens, par peur de l’autre. »
  • « Tu m’envahis et m’étouffes. » → « Je m’étouffe moi-même en laissant l’autre prendre trop de place dans mon espace. »

Assumer pleinement et uniquement votre responsabilité vous permet ainsi de reprendre votre pouvoir plutôt que de le laisser dans les mains de l’autre. Vous (re)devenez maître de votre vie, plutôt que victime du positionnement de l’autre.

Une fois que le schéma global est conscientisé, reconnu et accepté par vous deux, vous avez le choix :

  • Soit continuer à vouloir changer l’autre, en réagissant à vos peurs et blessures, alimentant un cercle vicieux où la dépendance renforce la distance et inversement.
  • Soit assumer pleinement votre part de responsabilité et agir de façon alignée avec vos vrais besoins.

Si chacun persiste à vouloir changer l’autre plutôt qu’à agir sur soi-même, et à réagir à ses peurs et blessures plutôt qu’à écouter et respecter ses propres limites et besoins, alors le schéma se perpétue et se répète, nourrissant les insécurités de chacun : manque de considération et d’affection (abandon) d’un côté, manque de liberté et d’espace (étouffement) de l’autre.

La dépendance alimente la distance, et la distance alimente la dépendance.

Si vous choisissez d’avancer, le cercle peut rapidement devenir vertueux :

  • Plus vous offrez de liberté à l’autre, plus il ou elle s’engage et se rend disponible.
  • Plus votre partenaire s’engage et investit la relation, plus votre sentiment de sécurité affective se renforce, et plus vous lui laissez naturellement de l’espace.

La liberté nourrit l’investissement, et l’investissement nourrit la liberté.

C’est une opportunité de croissance pour vous deux, à condition que chacun fournisse des efforts au bon curseur (en respectant ses limites et celles de l’autre) et au bon endroit, c’est-à-dire en agissant sur votre propre positionnement afin de passer de la réaction à vos peurs à des actions alignées sur vos besoins.

→ Avancez en équipe

Avancer sous pression ne mène qu’à la stagnation et, tôt ou tard, à la répétition des mêmes schémas. Il est impossible d’être pleinement à l’écoute de ses besoins lorsque l’on agit sous l’emprise de la peur. Le véritable progrès se fait dans l’alignement avec soi-même, et non dans la contrainte ou la peur de l’autre.

Pour avancer dans la paix et de façon soudée, il est essentiel de reconnaître et de valoriser les efforts de chacun tout au long du cheminement. Apprenez à vous valider, à vous encourager et à vous féliciter mutuellement. Ne sous-estimez ni vos propres progrès ni ceux de votre partenaire : chacun fait face à des peurs différentes, et ce qui semble facile pour l’un peut représenter un défi immense pour l’autre. Les deux positionnements sont tout aussi inconfortables. Il n’y a pas de compétition à mener, compter les points ne ferait que vous enfermer davantage dans le schéma que vous cherchez à dépasser.

Soyez indulgents et patients, et gardez votre cap ensemble. Vous formez une équipe, unie par un cheminement commun où chacun apprend et grandit grâce à l’autre. Vous n’êtes pas adversaires, mais alliés, et c’est cette vision qui doit fonder votre relation. Lâchez les rancœurs et les reproches, et voyez en l’autre celui ou celle qui vous aide à évoluer.

Cette évolution passe nécessairement par l’affrontement de vos peurs et blessures, ce qui peut être effrayant et parfois douloureux, mais qui en vaut chaque effort. La vie vous récompense à chaque étape franchie, et votre couple s’en trouvera renforcé, construit sur un amour de plus en plus libre et profond.

Les accompagnements psychologiques et les stages et ateliers de développement personnel que je propose peuvent vous aider à avancer sur cette thématique (et bien d’autres).

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